Rencontre fortuite à la boulangerie il y a quelques jours
avec un ami et sa fille adolescente, lisant un papier qu’elle tient à la main. «
Je prépare mon oral de bac de français » répond-elle à ma question un peu
indiscrète. Moi : « Comment faites-vous ça ? » - « J’apprends mon cours par cœur
( le texte en question, photocopié) comme
nous a recommandé notre professeur. » - « Et comment apprenez-vous ? » - « Je lis une
phrase, je me la répète plusieurs fois, puis je passe à la suivante… »…
Certains examinateurs de cet oral peuvent dire, sans
consulter les dossiers des candidats, de quel lycée et de quelle classe sont
issu-e-s les élèves qu’ils interrogent : ils entendent à longueur de journée
rabâcher les mêmes présentations plus ou moins bien sues par cœur et surtout
plus ou moins - plutôt moins - bien comprises… les élèves ne détachant par leurs yeux du texte qu’ils
présentent.
Eh! bien ! ce n’est pas ça l’oral de français.
Bien sûr qu’il faut faire état de connaissances transmises
par les enseignants tout au long de l’année, et même des années précédentes,
ainsi que de leurs commentaires sur les œuvres du programme. Mais pas en les
récitant comme des perroquets ! En réalité, ce qu’observent vos examinateurs, c’est
si vous savez lire les textes
que vous présentez.
Vous devez pouvoir parler du texte, l’analyser, le mettre en
perspective à l’aide de vos connaissances en littérature, et ceci sans avoir
les yeux rivés sur votre texte, mais en regardant votre interlocuteur. C’est-à-dire
que le texte doit être dans votre tête,
vivant, disponible, enrichi de toutes vos connaissances acquises et convoquées
à ce moment. Et pour cela il a donc fallu que vous ayez lu convenablement vos
textes auparavant, donc pendant l’année , et au moins lors de vos révisions (voir message précédent).
Comment lire vos
textes de façon efficace ? Il faut transposer les mots écrits sur le
papier en productions imaginaires, dans votre tête : des images mentales, des petits
films, les mots du texte réentendus et enrichis de vos propres commentaires… Chacun
fait cette transposition « à sa guise », en utilisant toute la
richesse de son imagination. Il s’agit d’une véritable « traduction »
du texte dans votre langage mental personnel ( = les évocations mentales de la Gestion mentale). Mais toute traduction comporte un
risque de déformation, de trahison. Il faut donc relire le texte pour vérifier
l’exactitude de votre transformation personnelle, en comparant ce que vous avez imaginé dans votre tête et ce que dit réellement le texte : « Suis-je fidèle au
sens du texte, à ce qu’a voulu me transmettre l’auteur ». Ceci jusqu’à la
plus grande fidélité !
Vous appliquez ainsi la véritable éthique de la lecture : «
le droit d’interpréter, le devoir de respecter ». Je vous souhaite une bonne
préparation et une belle réussite avec cette méthode !
Pour vos connaissances elles-mêmes, c’est-à-dire les cours
de français de l’année, lisez le message précédent de mon blog : Gestion mentale et neurosciences et révisions du Bac (ou tout autre examen ou concours...)