lundi 22 juin 2015

86 - "J'ai ouvert mes oreilles intérieures"

Hier, un de mes amis, ophtalmologiste réputé, désormais en retraite, m’a livré l’anecdote suivante. Il me raconta comment son père, grand chirurgien, le considérait comme un cancre et un bon à rien. Et bien sûr son comportement tendait à confirmer cette projection paternelle. Il était en troisième, lorsqu’un jour d’école buissonnière, un de plus, une pensée lui vint subitement : s’il continuait dans cette voie il ne serait jamais médecin comme il le souhaitait. Alors, il rentra à la maison et se mit à étudier un cours de physique auquel jusque-là il n’entendait rien, et que bien sûr il n’aimait pas comme du reste d’autres matières dans lesquelles sa compréhension était difficile. Il se mit à lire ce cours et, je cite, « je me suis rendu compte que j’ouvrais mes oreilles intérieures, et je me mis à le comprendre ».

Voici un bon exemple de ce fameux "déclic" que tout le monde attend mais qui ressemble souvent à l'Arlésienne, aux Tartares dans leur désert… ou à ce qu’aperçoit "sœur Anne" du haut de sa tour… Alors qu’il est si simple de le déclencher, sans attendre que de complexes raisons psychoaffectives ou d’importants bouleversements psychiques ne le provoquent, fortuitement ! 

Je n’en veux pour preuve que le cas d’E., un élève de seconde que j’ai eu en stage de méthodologie cette année. On me l’avait présenté comme atteint d'un syndrome d'Asperger et connaissant de grosses difficultés de concentration. Lors de notre première rencontre, à la première pause, il se mit à l’écart des autres, conformément à l’étiquette qu’on lui avait collée sur le front. Je le voyais regardant fixement dans le vide. En m’approchant je me rendis compte qu’il regardait un vol d’insectes évoluant dans un rayon de soleil. Je lui demandai ce qu’il faisait. Il me répondit : « je regarde et j’analyse ce que font ces insectes. J’aime beaucoup les animaux et les insectes en particulier». Je lui demandai alors ce qui se passait dans sa tête pendant qu’il regardait et qu’il analysait. Il prit un moment avant de me répondre, je pouvais presque suivre l’introspection à laquelle il se livrait pour répondre à ma question : « Je me parle et je me raconte ce qu’ils sont en train de faire ». Je relançais : "Et tu fais cela pour cette fois seulement, ou bien le fais-tu habituellement ?". Lui :  "Je me rends compte que je le fais chaque fois que je veux analyser ce que je vois ou ce que j’entends". Je lui dis alors : "Et pendant que tu fais cela, es-tu concentré ?". Sa réponse fusa :" Oui. Bien sûr !". Je repris : "Eh ! Bien, c'est cela se concentrer. Et tu peux le faire chaque fois que tu le veux. Le savais-tu ?" Il ne le savait pas. Mais à la fin de l’année, lors du bilan final (message 85), il est apparu qu’E. était devenu l’élève le plus concentré de tous, tel que tout professeur souhaiterait voir tous ses élèves. Lui aussi avait décidé "d'ouvrir ses oreilles intérieures", de s'écouter penser, de se parler ses perceptions. Son "déclic" aurait pu attendre encore longtemps, et peut-être (mais je reste prudent là-dessus) son autisme aurait-il encore progressé… Au lieu de cela, je l’ai provoqué par une petite question, presque anodine, presque de la conversation courante… Mais elle lui a permis de rencontrer « ses oreilles intérieures », et tout le reste a suivi, comme coulant de source. Comme pour mon ami ex-cancre devenu grand ophtalmologiste. D'autres, c'est vrai, auraient pu "allumer leur regard intérieur" ou "ressentir leur toucher intérieur".... Mais dans cette diversité des moyens mentaux, le déclencheur serait bien le même.

La gestion mentale ne fait pas de miracles. Elle provoque simplement les déclics salutaires et donne les "clefs du mieux apprendre" (message 84) sans attendre l’arrivée des Tartares  pas plus que celle de tous les conseils "de pleine extériorité" dont on abreuve ces pauvres enfants réputés "inattentifs" !

Voici un extrait du bilan rédigé par E. le dernier jour de l'année: « Cette année de seconde a eu le même impact sur moi que la Renaissance sur l’Europe. Tout a été remis en question, et est encore en reconstruction en ce moment même. J’ai compris que la compréhension ne consistait pas en heures penché sur des lignes mais en données décryptées et remanipulées. (…)  Il me faudra des mois, des années même, avant que mes méthodes s’affinent. Guy, vous avez été le lanceur de la fusée. Maintenant que j’ai quitté la stratosphère, à moi de poursuivre la route en surmontant les obstacles, en gérant le carburant ».

Autiste ? Je ne saurais le dire. Imaginatif ? Assurément ! et pour le meilleur résultat de ses études.

mercredi 17 juin 2015

85 - Apprendre est devenu un jeu pour mon cerveau !

Bilan de fin d’année en classe "de méthodologie"  - Juin 2015.

Voici venu le terme d’une année d’accompagnement de ces classes dites « de méthodologie », où sont regroupés des élèves dont le passage en seconde générale et technologique était problématique en fin de troisième. Il est temps de faire le bilan de cette aide si particulière. J’ai donc, comme tous les ans, laissé la parole aux élèves : pour une fois que les professeurs, et en général les adultes, les écoutent attentivement… Cette année, des anciens de l’an passé sont venus témoigner de la manière dont ils avaient abordé la classe de première en essayant d’y adapter les découvertes faites l’année précédente sur eux-mêmes et sur les attentes du lycée. Un de ces anciens, indisponible pour cette rencontre, m’avait envoyé la veille le mail suivant, qui m’a fourni le titre de ce message : « Je tenais cependant à vous remercier pour les méthodes que vous m’avez apprises et qui m’ont beaucoup aidé cette année. Je me suis surpris moi-même. Ce fut une expérience très enrichissante je tenais sincèrement à vous remercier car apprendre est devenu un jeu pour mon cerveau. Encore merci pour tout ! Amicalement. »

Une semaine auparavant, j’avais reçu un message d’un autre de ces jeunes, encore plus ancien, qui me donnait les résultats de ses concours d’entrée en Ecole des Mines et des Arts et métiers (après un DUT de Mesures Physiques et une année spéciale de préparation) : « Je suis admissible partout avec une moyenne de 15,6  ! ». Six ans auparavant, on le disait en grande difficulté et on ne le voyait pas réussir dans les études générales… 

Je vous invite à lire les témoignages des élèves de cette année : ils sont tous intéressants à des titres divers. On peut y voir le travail en profondeur opéré en eux par cette initiation à la gestion mentale et l’éclairage que Pégase peut leur donner sur ce « monde scolaire » (voir message 83) dans lequel, jusqu’ici, ils se débattaient à l’aveuglette. C’est un peu long, je sais, mais ce n’est pas tous les jours que des élèves nous apprennent des choses essentielles sur l’apprentissage : aucune réforme ministérielle ne saurait remplacer cet apport sur le « dessous des cartes » d’une scolarité réussie. 


En effet, les trois stages de l’année ne suffisent-ils pas pour que les élèves modifient leurs mauvaises habitudes de travail, comprennent mieux ce qu’on attend d’eux au lycée, reprennent confiance en eux et dans leurs capacités propres ? Assurément, ces stages sont indispensables au vu de l’état dans lequel nous arrivent ces jeunes après des années chaotiques de collège, parfois même de primaire. Mais tout ce vécu, des stages comme de l’année avec les professeurs, risque fort de s’évanouir lorsqu’ils vont être plongés dans le « grand bain » des classes de première ou de secondes "normales" qu’ils vont intégrer l’année prochaine et où l’accompagnement, les rappels, les encouragements ne leur seront plus prodigués, du moins pas avec autant de profondeur et de régularité. Il faut donc qu’ils atteignent auparavant sur ce sujet une autonomie véritable et cela ne se peut que si leur vécu de l’année devient réellement une expérience, base de leur adaptation aux exigences futures. Et cette expérience ne peut venir que d'une relecture méthodique de ce vécu, pour en extraire toutes les "leçons".

Une relecture de l’année.

C’est le rôle de ce bilan de « relire » l’année écoulée, c.a.d. de faire revenir à la conscience les événements et les enseignements qui ont marqué chacun au cours de ces stages, de ces semaines d’accompagnement des professeurs. C’est l’objet du premier questionnaire-bilan que je leur ai demandé de remplir individuellement, comme une aide pour cette relecture intime.

Une évaluation du changement opéré.                                                                  

Ensuite, j’ai demandé à chacun des élèves de se reporter en pensée au mois de septembre 2014 et de constater ce qui avait changé en eux entre ce moment et ce jour de bilan de fin d’année : « moi en septembre – moi en juin ». C’est une véritable évaluation de leur processus de changement qui est ainsi réalisée. J’ai retranscrit intégralement ci-dessous ces évaluations personnelles dont il ressort une très grande lucidité et maturité pour ces ados qui ne se reconnaissent quelquefois plus, mais s’en montrent parfaitement satisfaits.

Une perspective ouverte sur le futur.

Mais un bilan, si c’est regarder en arrière, c’est aussi regarder en avant, et tracer le chemin qui s’ouvre devant nous. La séquence « Conseils aux successeurs », permet ce double regard en prenant du recul sur le vécu analysé pour en extraire le plus important pour chacun et en le mettant en forme en commun pour les suivants. Quatre groupes ont travaillé et formulé ces conseils aux plus jeunes, « de pair à pair » : l’ouverture d’esprit, l'entraide, la confiance en soi ressortent dans chacun de ces tableaux, sinon par écrit, au moins dans les commentaires qui accompagnaient la présentation des affiches collectives. C’est tout l’esprit de la gestion mentale qui est exprimé ainsi, particulièrement en ce qui concerne l’entraide qui fut l’une des premières intuitions d’Antoine la Garanderie (Une pédagogie de l'entraide, 1974). J’en suis particulièrement heureux, parce que c’est la preuve que, cette année plus encore que par le passé, nous avons touché encore plus profondément que d’habitude le cœur de ces adolescents.

Le témoignage des « anciens ».

Enfin, et c’est une innovation de cette année, plusieurs anciens ont proposé spontanément de venir témoigner en fin de matinée de la manière dont ils avaient vécu les premiers mois de leur année de Première. Bien sûr, tout n’a pas été facile pour eux, mais ils se sont raccrochés aux découvertes et aux enseignements de leur classe de méthodologie. Ils l’ont dit avec simplicité et ont répondu aux questions de leurs jeunes camarades qui témoignaient tout de même d’une petite appréhension devant ce grand saut. Le pique-nique commun qui a suivi a été particulièrement joyeux.

 

 « Moi en septembre – moi en juin » 

Moi en septembre : je ne connaissais pas l’utilité des évocations et je les utilisais essentiellement lors des loisirs. Je ne savais pas ce que c’est. J’avais beaucoup de problèmes de concentration et de mémorisation. J’apprenais mécaniquement. Moi aujourd’hui : j’ai appris qu’il y a quelque chose qui est à la base de la concentration, de la réflexion, de la mémorisation et de la compréhension : ce sont les évocations. J’ai appris qu’il y a un lien entre ces mots et que, pour apprendre, il faut faire des liens avec ce que je connais déjà. J’ai aussi appris que je suis destinée à me poser des questions et à chercher le sens des choses. J’ai appris le plaisir d’apprendre.

Moi en septembre : je n’avais pas de méthodes de travail. J’apprenais tout par cœur. Je ne me faisais aucune évocation, rien du tout. Je réécrivais tout ce que je savais. Moi maintenant : maintenant j’ai plusieurs méthodes de travail. Je sais apprendre mes cours sans les apprendre par cœur, j’ai appris la mémorisation. J’ai appris les évocations ce qui me permet d’apprendre. Je sais écrire ce qu’il faut pour une question, pas tout réécrire.

Septembre : je n’arrivais pas à mémoriser des définitions/leçons/phrases. Je ne me connaissais pas, j’avais peur. J’apprenais mes leçons par cœur sans les comprendre. Je ne savais pas faire des fiches toute seule. Juin : je sais faire des fiches seule. J’ai remarqué que j’étais plus visuelle : j’apprends mieux en voyant qu’en écoutant.

En septembre, j’avais de grosses difficultés pour me concentrer, et pour apprendre (ainsi que pour mémoriser). J’essayais d’écrire pour retenir un cours, de le lire plusieurs fois, mais grâce à ces stages j’ai compris que ces méthodes ne me correspondaient visiblement pas. J’ai donc acquis de nouvelles méthodes à l’aide de vos conseils comme de remettre son cerveau en « marche », de faire des évocations, de se projeter, ainsi que d’autres conseils que j’ai tenté de mettre le plus possible en application. Aujourd’hui, je me sens plus forte, et je sens que je peux faire beaucoup de choses si je le veux. Merci pour votre temps, votre aide et vos conseils précieux.

En Septembre, je me sentais perdue et en manque de confiance en moi. Je travaillais sans vraiment comprendre ce que je faisais. J’avais peur de ne pas parvenir à la section que je voulais. J’avais surtout peur de ne pas réussir à changer mes méthodes de travail de peur que cela ne fonctionne pas avec moi. Mais aujourd’hui  j’ai réussi à parvenir à ma section désirée (1re S). J’ai une meilleure confiance et je commence à ne plus me sous-estimer. Les méthodes enseignées m’ont beaucoup aidée (en particulier les schémas heuristiques). Grâce à ces méthodes, j’ai pris le goût d’étudier, d’apprendre et de comprendre. Je commence à faire automatiquement des évocations. Même si j’appréhende la première, je sais qu’avec ces méthodes je pourrai avancer et y parvenir et y arriver. Je pense avoir bien changé ma méthode de travail pour le meilleur.

Avant, en septembre, j’étais inquiète, inquiète car j’avais peur de ne pas y arriver, peur de participer à l’oral, je n’avais pas confiance en moi. J’avais aussi peur de ne pas passer en première STSS. J’étais aussi timide. Je me suis rendu compte que cette classe de méthodologie apportait beaucoup de possibilités de confiance en soi, les profs sont à notre écoute et nous soutiennent (c’est vraiment important). Après, aujourd’hui, en juin, je me suis rendu compte que j’avais pris, grâce à cette classe, de la confiance en moi, et que pour y arriver il faut s’en donner les moyens. Aujourd’hui j’arrive à parler à l’oral plus facilement qu’au début de l’année. Aujourd’hui, je passe en STSS et j’en suis fière, car je vais me donner à fond pour pouvoir réaliser mon souhait : être infirmière. Je vous remercie, Guy, pour m’avoir apporté quelques conseils pour y arriver. Grâce à vous, j’apprends mieux, j’apprends plus vite, je comprends mieux et je comprends plus vite ! Merci de tout mon cœur.

En septembre, je pensais que pour être un « bon élève » il fallait juste apprendre ses leçons par cœur et les ressortir bêtement au professeur. Et d’ailleurs je ne le faisais pas car je ne voyais pas l’utilité, et je pensais que c’était pour ça que j’échouais. Mais aujourd’hui, j’ai évolué énormément car j’ai compris ce que l’on attendait de nous. Je sais comment pouvoir réussir dans mes études et même dans la vie grâce aux méthodes que vous nous avez « données ». Je sais maintenant comment faire pour mémoriser, me concentrer, apprendre ! Je vous remercie de tout mon cœur pour le temps que vous nous avez accordé et pour votre générosité ! J’espère ne pas perdre contact avec vous. Merci encore !

En septembre : je n’avais pas confiance en moi, je doutais de ce que les stages allaient m’apporter de meilleur. Je n’avais pas les bonnes méthodes, et je ne faisais pas d’évocations. Je n’avais pas d’intérêt pour les matières ou pour le travail. Maintenant : j’applique ce que l’on m’a appris : j’ai confiance en moi, je me pose les « 5 questions ». Je fais des fiches, ce qui m’a aidé deux semaines avant l’arrêt des notes et permis de remonter ma moyenne. Cette prise d’initiative a été un peu tardive, mais elle m’a redonné confiance, que je redouble ou non. J’ai trouvé de l’intérêt pour certaines matières.

Moi en septembre : je n’avais pas les bonnes méthodes. Je n’avais aucune confiance en moi. Je n’avais pas de projet. Je ne me voyais pas dans le futur. J’étais mal à l’aise quand je devais parler devant tout le monde. Moi maintenant : je suis beaucoup plus mature. J’ai une vision plus claire des choses. J’ai beaucoup plus confiance en moi. J’ai tout un projet : je voudrais, après la filière STSS, faire une école d’infirmières et petit à petit devenir infirmière de bloc opératoire. Maintenant je prends plus plaisir à apprendre mes cours et à participer en classe. Je vois ce que m’apportent réellement les cours. Je suis plus ouverte. Et surtout, j’applique les méthodes !

En septembre, je pensais que même avec les choses que j’allais apprendre durant l’année qui allait suivre, je n’y arriverai pas. Je n’avais pas confiance en moi. Mais au final en ce mois de juin, je me dis que je n’aurais jamais dû penser cela. Aujourd’hui, j’ai confiance en moi. L’an prochain, grâce aux connaissances et aux méthodes apprises, je vais réussir à travailler comme il faut. J’espère enfin réussir à appliquer, à mémoriser, à apprendre. Au début de l’année, il y avait des matières que je n’aimais pas, car je n’y arrivais pas. Mais maintenant, j’ai appris à les aimer, a m’y intéresser en me posant plein de questions sur ces matières. J’ai fait ma curieuse. Et j’aime ces matières, même si je n’arrive pas toujours à comprendre. JE ME POSE LES CINQ QUESTIONS  (en majuscules le texte) et déjà c’est plus clair dans ma tête. De plus, avant cette année de seconde, je faisais des fiches, mais j’écrivais tout mon cours dessus. Aujourd’hui, je fais mes fiches avec les mots-clés, j’approfondis mon cours. Je cherche à savoir le pourquoi du comment. Grâce à vous je comprends, j’aime beaucoup travailler. Comme vous l’a dit un ancien, c’est devenu un jeu. Merci beaucoup. Tout ce que vous faites est formidable.

Moi en septembre : je n’avais pas du tout confiance en moi et je ne savais pas comment bien apprendre. Je ne savais pas très bien utiliser mon cerveau pour tout comprendre. Moi en juin : j’ai confiance en moi et je sais beaucoup mieux apprendre. J’ai pris beaucoup plus d’assurance en moi. J’ai grandi, mûri, j’ai appris que si je ne réussissais pas c’était parce que mes méthodes étaient mauvaises. J’ai compris le sens de certains mots tels que « apprendre », « comprendre », etc… ce qui me semble important.

Septembre : j’avais peur du regard des autres. Je n’arrivais pas à me concentrer. Je n’arrivais pas à apprendre. J’avais peur de ce que pensaient les autres ou les profs sur moi. Juin : je n’ai plus peur du regard des autres car je sais que les autres ont aussi peur. Je me parle et je donne des ordres à mon cerveau pour mieux me concentrer. J’ai appris à apprendre et à mémoriser. Maintenant, je me fiche de ce que les autres pensent car je suis moi-même. J’arrive mieux à être plus attentif et plus concentré. Je mets dans ma tête ce que j’apprends pour pouvoir le réutiliser dans les évaluations ou les contrôles groupés. J’ai essayé de me faire des fiches quand j’apprends mes cours et pour mettre l’essentiel du cours.

Quand je suis arrivé en septembre, je n’étais pas bien parce que je ne voulais pas intégrer cette classe. J’étais stressée par le lycée. Au fil de l’année, j’ai compris pourquoi j’étais là et j’ai apprécié qu’être dans cette classe. Il a fallu du temps, mais je me suis adaptée, plutôt moralement que physiquement. En cette fin d’année, je suis plus sereine. Pour l’instant ces méthodes n’ont pas encore fait leurs preuves. Mais je ne compte pas m’arrêter là et continuer dans mon avancée. Je n’étais pas bien au début de l’année car je n’avais pas de but lointain. Maintenant j’en ai un. Merci pour cette année.

En septembre, je ne savais pas comment travailler. Je n’arrivais pas à apprendre. Je ne me concentrais que sur ce qui m’intéressait. Fin d’année : j’ai des méthodes. J’apprends mieux. Je me concentre plus (pas encore beaucoup mais plus).

En septembre, je ne me sentais pas à ma place. J’étais inconfiant (sic) en moi Je n’avais pas la moindre idée de ce que je ferais après cette année. Je n’avais aucune méthode de travail. En juin, grâce à la méthodologie, à ce que j’ai appris cette année, j’ai pu enfin trouver mes marques. Ma confiance en moi a fait un très grand pas en avant et maintenant je sais qui je suis et ce que l’avenir me réserve. Je suis prêt à affronter les obstacles mieux que jamais avec ma nouvelle coquille. (Référence au « complexe du homard » de Françoise Dolto, dont cet élève nous a donné un compte rendu synthétique très fidèle lors de sa prise de parole pour les conseils aux successeurs).

Avant : je ne savais pas comment m’organiser, je ne savais pas comment me préparer pour un contrôle. Après : je savais mieux m’organiser pour les contrôles,  mais je l’ai pas trop mis en place, donc des fois j’ai eu des difficultés.

Septembre : mal organisé, projet d’études inaccessible, flou, appréhension de la seconde. Juin : plan de travail, fiches, objectif précis d’études, confiance en mes capacités, visualisation de mon futur. Ce qui m’a intéressé cette année, c’est tout le côté psychologie et découverte de mes propres capacités de mémorisation, de réflexion et de compréhension. J’ai réussi à me stabiliser dans mes résultats, à me concentrer et à exploiter mes connaissances sur la durée..


Cette année de seconde a eu le même impact sur moi que la Renaissance sur l’Europe. Tout a été remis en question, et est encore en reconstruction en ce moment même. J’ai compris que la compréhension ne se développait pas en heures penché sur des lignes mais en données décryptées et remanipulées. La philosophie de mes amis ayant également changé, il a fallu m’adapter, ou faire le vide parmi eux. Je me pensais invulnérable, mais le passage de 13 de moyenne à 10,25 m’a remis les idées en place, la difficulté est bien réelle pour nous tous. Il me faudra des mois, des années même, avant que mes méthodes s’affinent. Guy, vous avez été le lanceur de la fusée. Maintenant que j’ai quitté la stratosphère, à moi de poursuivre la route en évitant les obstacles, en gérant le carburant.

 

Conseils aux successeurs.

Groupe 1.

Ne pas se décourager dès la première difficulté.

Dès le premier stage, mettre en application les conseils.

Ne pas se laisser abattre par le regard des autres.

Être ouvert d’esprit.

 

Groupe 2.

Appliquer les méthodes dès le début et ne pas se laisser décourager.

Toujours se projeter dans le futur

Toujours essayer de comprendre

Essayer d’appliquer les cinq questions

 

Groupe 3.

Être à l’écoute

Avoir confiance en ses capacités

Accepter de changer sa méthode de travail : ouvrir son esprit

 

Groupe 4.

Être impliqué dès le début

Avoir confiance en soi

Être motivé

Se voir dans le futur

Ne pas perdre espoir

Ces stages ont été très bénéfiques pour nous. Ils le seront pour vous aussi.

Acceptez le changement des méthodes

Entraidez-vous

Posez des questions aux professeurs

Participez même si vous n’êtes pas sûrs de votre réponse.

 


 

189 - "Si l’on veut permettre à un être humain d’être reconnu comme une personne, il faut lui donner les moyens pour qu’il y parvienne"

Je publie aujourd'hui un autre texte, déjà ancien, extrait de mon fond documentaire personnel. Un de ces textes qui ont nourri ma "...