lundi 11 octobre 2010

5 UN ARTICLE DANS LES CAHIERS PEDAGOGIQUES

La revue "Cahiers Pédagogiques" publie un hors-série numérique intitulé "Aider et accompagner les élèves dans et hors l'école".

La rédaction m'a demandé d'y participer après un mot que j'avais mis sur leur site après le décès d'Antoine. J'y attirais l'attention de Jean-Michel Zakartchouk (co-auteur, quelque peu critique, de La gestion mentale en questions, Erès, 1995) sur un aspect qu'il n'avait pas l'air d'avoir retenu de l'oeuvre d'Antoine : l'accompagnement des élèves vers le sens de leurs apprentissage, dont j'ai fait la trame de Pégase. Dans cet article, j'ai simplement repris en l'aménageant un peu le "Projet de la classe de Seconde de méthodologie"  que j'accompagne depuis 6 ans à Toulouse. Ce projet est le fruit d'une formation des professeurs autour de Pégase, dans la durée. On y voit comment une équipe pédagogique peut accompagner les élèves dans cette "équitation" un peu particulière... que d'autres professeurs s'encouragent mutuellement  à pratiquer, avec bonheur le plus souvent, du coté de Rouen...

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dimanche 10 octobre 2010

4 Nouveau : QUATRE VIDEOS sur l'apprentissage du geste de Réflexion sont en ligne (page des enseignants)

 Je viens de mettre sur la page réservée aux enseignants  quatre vidéos sur l'apprentissage du geste de réflexion au Lycée (lire les consignes pour ce téléchargement un peu long vu la taille des vidéos). Ce film découpé en 4 séquences distinctes a été tourné lors du stage de pré-retrée de Saint-Affrique en 2003 avec le groupe des lycéens (entrée en 1° et en Tale). Une salle avait été transformée en studio. Il y faisait très chaud à cause de la température extérieure  (été de la canicule !) et des projecteurs... Et une consigne (que j'ignorais alors) avait été donnée aux élèves de ne pas faire de bruit à cause de la prise de son un peu délicate dans une salle très sonore... D'où la passivité "physique" des jeunes pendant ces trois heures d'enregistrement. Du fait de la défection du groupe qui devait suivre, on a rajouté une dernière partie non prévue au départ. On y voit s'y opérer  la "digestion" des trois séquences précédentes particulièrement "lourdes" et se vivre en direct le conflit cognitif toujours à l'oeuvre dans ce genre d'apprentissage. J'avais mené ce travail très lentement de façon à ce que les spectateurs futurs puissent bien observer les différentes phases et leur déroulement. Ordinairement je vais bien plus vite !

mercredi 6 octobre 2010

3 - MISE EN PROJET ET LUTTE CONTRE LE VERTIGE

Vertige et mise en projet.


Lors du stage de Septembre avec la Classe de méthodologie de Toulouse, les professeurs et moi, nous emmenons les élèves pratiquer l’activité d' "accrobranches"  (appelée ici « T’es pas cap », http://www.tepacap.fr/p7-le-monde-vertical.html ). Le matin, je leur avais fait découvrir la réalité du projet mental et la manière dont chacun a la possibilité de « se mettre en projet » dans toute activité, physique autant que mentale. J'avais aussi présenté le geste mental d’attention.  Deux élèves, Vincent et Nicolas, déclarent qu’ils ne souhaitent pas participer à l’activité « parce qu’ils ont le vertige ». Dans le car qui nous emmène, je parle avec chacun d’eux. Que se passe-t-il en toi lorsque tu as le vertige ? Après la description du trouble physique éprouvé, on en vient au « matériel » mental : « dans ma tête je vois le vide et j’ai peur de tomber » ou « je me vois tomber et cela me paralyse »… Moi : « Ne pourrais-tu former volontairement d’autres images, plus positives, comme tu l’as découvert ce matin ? » Vincent arrive rapidement à dire : «  je pourrais peut-être m’imaginer arrivé au but au lieu de voir le vide devant moi ? » Nicolas ne voit pas bien où je veux l’amener.

Plus tard, après avoir entendu, très concentrés, les explications de l’animateur (« vous avez là un groupe particulièrement attentif », appréciation entendue tous les ans…), les deux garçons font le premier jeu qui est une mise en application directe des indications techniques et des consignes de sécurité à respecter. Un peu hésitants certes, mais assez rapidement ils sautent dans le vide… Les autres les regardent et les encouragent. Puis les jeunes se dispersent par petits groupes d’affinité, les adultes parcourent les lieux d’un groupe à l’autre (bonne occasion d’observation de l’évolution de chacun…). Vincent fait vite partie d’un petit groupe qui « s’éclate » dans les jeux les moins impressionnants (mais quand même…) et ne montre plus aucune réticence. Pour Nicolas, c’est moins évident, mais il suit un groupe de copains plus téméraires et s’efforce d’y faire bonne figure. Le groupe en arrive au dernier jeu, récemment créé, qui consiste à se lancer d’une hauteur d’une quinzaine de mètres, en tenant des deux mains un petit trapèze coulissant le long d’un long câble (une « tyrolienne ») et à se laisser glisser sur 150 mètres jusqu’à une toile de corde dans laquelle on s’agrippe avant de se libérer des sécurités. On est bien tenu par un solide harnais sous les cuisses et plusieurs gros mousquetons : il n’y a raisonnablement pas de risque. Pourtant, Nicolas reste bloqué sur la plate-forme, un pas en avant, un pas en arrière… Il est le dernier et c’est l’heure de repartir… Exhortations, encouragements, injonctions impatientes…  Cela dure un long moment. On imagine aisément les sentiments qui animent Nicolas… objet des regards de toutes les personnes présentes. Enfin comprenant que, sous l’effet de la peur, les bras de Nicolas refusent de le soutenir sur le trapèze, l’animateur lui précise depuis le sol qu’il peut se lancer en « s’asseyant » dans le harnais et en se tenant simplement aux cordes de sécurité. Nicolas hésite encore un peu puis dans un cri se lance dans le vide…  et réussit fort bien le reste de « l’épreuve ».
Le lendemain, retour sur les activités de la veille. Nicolas et Vincent témoignent de ce qui leur est arrivé et de leur activité mentale au moment du stress. Vincent précise : « Quand j’imaginais le saut à partir du début, je paniquais. Mais quand j’ai pu m’imaginer accroché dans la toile, c'est-à-dire le but du saut, je n’avais plus peur et j’ai sauté ». Pour Nicolas, ce fut plus compliqué, mais « je me suis forcé à me voir à la fin du  trajet, et à partir de là j’ai « remonté » jusqu’au départ et quand j’ai pu tout imaginer du parcours, j’ai pu sauter ».

Dans « Accompagner… », j’avais déjà décrit ce « pouvoir » du projet mental sur la peur du vide. Mais cette année, le « vertige » déclaré de façon si affirmée m’avait fait un peu douter de l’efficacité de mon « truc » (comme ils disent…). Mais force est de constater qu’il n’en est rien. Vincent et Nicolas, et grâce à eux les autres élèves de la classe, ont trouvé ce jour-là le secret de leur concentration et mieux encore le moyen de dépasser le stress qui les envahit si souvent dans la vie scolaire. Ils appellent cela aussi « retrouver confiance en eux »… Tant il est vrai qu’on va si souvent la chercher, cette confiance, en dehors d’eux, dans une vaine « transcendance » de pratiques extérieures alors qu’elle est « immanente » à leur pouvoir mental retrouvé, comme aurait dit Antoine...

189 - "Si l’on veut permettre à un être humain d’être reconnu comme une personne, il faut lui donner les moyens pour qu’il y parvienne"

Je publie aujourd'hui un autre texte, déjà ancien, extrait de mon fond documentaire personnel. Un de ces textes qui ont nourri ma "...