À propos de la dictée et de sa réhabilitation
dans l'école primaire.
Pour lutter contre la dégradation de l'usage de la langue
française dont on constate toujours les ravages, et pas seulement dans les
réseaux sociaux, Monsieur notre ministre de l'éducation vient de prescrire que
l'on redonne à la dictée une place qu'elle a un peu trop perdu au fil des
ans - tout comme d'ailleurs le calcul mental dont il prône également un usage
plus régulier.
C'est une sage décision. Mais la dictée du XXIe
siècle ne risque-t-elle pas de retrouver le visage rébarbatif, pénalisant et
sélectif qu'elle avait pris par le passé, au grand dam de tant de générations
d'élèves pour qui cet exercice représentait (-te ?) une véritable torture et une
dégradation de l'image de soi - ce qui avait pour une bonne part entraîné sa
disparition (relative) des salles de classe. Mais pour qu'elle atteigne bien
ses objectifs, il paraît fort important que cette décision soit
accompagnée d'une véritable "pédagogie" - cette pédagogie
dont on parle beaucoup dans les médias et à tout bout-de-champ pour dire qu'elle manque un peu partout… sans jamais préciser en quoi elle consiste véritablement. Si l'on
veut que cette décision "venue d'en haut" soit bénéfique à nos enfants, il
faut effectivement redonner tout son sens à la dictée,
en rappeler ses tenants et aboutissants et la bonne manière de
l'utiliser.
Pour aider à cet accompagnement indispensable du retour -
ou de la renaissance - de cet exercice incontournable de l'apprentissage - et non du contrôle autoritaire et blessant - de la forme écrite du
vocabulaire et de sa bonne graphie = son
"orthographe", il n'est donc pas inutile de revenir à la réalité
de l'activité mentale des élèves lors de sa réalisation. Voici la
proposition que je faisais à ce propos dans un Accompagner..., page
106- 113. À la lecture de mon manuscrit, un de mes relecteurs avait
trouvé que ce détour par un exercice très "primaire" à ses yeux n'avait
peut-être pas sa place dans un livre concernant plutôt l'apprentissage des
adolescents, au collège et après. La réalité constatée depuis, en primaire
comme bien plus tard, me donne amplement raison. Ce qui pour autant ne me
réjouit pas .
Lire
le texte à propos de l'apprentissage du vocabulaire et l'exercice de la dictée.