Fin de la sixième semaine de confinement.
Poursuite de la mise en ordre de mes archives. Quand le futur est à ce point
incertain et inquiétant, quand le présent est à ce point à l’arrêt, que
reste-t-il sinon la relecture du passé pour en tirer motivation et espérance
pour l’avenir ? En revisitant mon blog pour le mettre à jour, je retrouve les
vidéos réalisées, il y a 10 ans, par les techniciens du CRDP de Rouen lors de
la présentation de Pégase dans le cadre d’une journée
interacadémique sur le thème de l’accompagnement des élèves au lycée. François
Didier, alors doyen de l’inspection académique de Normandie, en était
l’organisateur. Cette visibilité inhabituelle de la gestion mentale dans
l'Éducation nationale vaut quelques mots d'explication.
J’avais rencontré François deux ans auparavant,
tout à fait par hasard, lors d’un séjour chez des cousins communs en Gironde.
Je revenais tout juste du super stage de prérentrée organisé conjointement par
If Rhône-Alpes et l’ANPEIP (Association Nationale Pour les Enfants
Intellectuellement Précoces) près
d’Annecy, avec le Mont-Blanc en toile de fond de nos salles de travail. J’avais
comme d’habitude le groupe des grands, élèves de toutes séries, classique ou
technologique, en Première ou Terminale ainsi que de première année
d’Enseignement Supérieur. Je m’étais régalé avec cette quinzaine de
« zèbres » tellement demandeurs de sens et par là tellement attachants
(j'ai suivi quelques-uns d'entre eux pendant plusieurs années et on en retrouve des
traces dans ce blog). J’avais fortement ressenti leur douloureux désarroi devant des
exigences scolaires qu’ils ne comprenaient pas et dans lesquelles ils
n’arrivaient pas à investir leur si vive et si abondante intelligence.
Ces jeunes avaient
littéralement dévoré ce que je leur proposais de gestes mentaux, de projets de
sens et de la bonne manière de les utiliser dans leur apprentissage. Leur
enthousiasme devant ces découvertes et les voies de salut qu’elles
représentaient pour eux était sidérant. Il n’était pas vraiment inhabituel pour
moi, mais dans cette situation particulière il avait une intensité peu
ordinaire. Le remue-méninges permanent, les connexions logiques à
l' infini, les questionnements les plus inattendus, le changement profond opéré
dans leur conscience, toute cette activité intérieure intense était visible au
fil des heures : leur maintien corporel, un peu en retrait, légèrement avachi
du début du stage (« encore de l’école… ») laissait
progressivement la place au redressement du corps, de la tête particulièrement,
et à des regards qui devenaient de plus en plus lumineux avec le temps.
Encore tout empli des émotions de ce stage,
j’en parlais facilement autour de moi. François Didier ayant montré son intérêt
pour ce que je lui racontais (je ne l’avais jamais vu et j’ignorais au début sa
qualité d’IPR), j’abondais dans les détails et ses questions me poussaient
toujours un peu plus loin.François m’incita alors très vivement à écrire cette
expérience et le contenu de ce que je proposais aux élèves, en vue de la
transmettre plus largement, notamment aux professeurs dont il avait la charge.
Telle est l’origine de l’écriture d’ « Accompagner… », projet
qui était en moi depuis longtemps manquant juste d'un élément déclencheur
décisif.
Mais le rôle de François ne s’arrête pas là.
Pendant l’année suivante, mon travail d’écriture avait besoin que quelqu’un
d’étranger à la gestion mentale en fasse une lecture critique. Il m’avait mis
en contact avec son assistante, professeur de français en lycée et chargée de
la formation de ses collègues. Je leur ai envoyé régulièrement mes travaux au
fur et à mesure de leur avancée, ainsi qu’à Antoine de la Garanderie. Leurs
remarques et questions, tout comme le soutien d’Antoine lui-même, m’ont
beaucoup aidé dans le maintien de ma motivation et dans mon souci d’atteindre
un public peu familier de notre approche mentaliste de l’apprentissage et de la
pédagogie.
Puis après la parution d’Accompagner... en juin
2009 (le 18… comme un petit clin d’œil), François Didier a encore une fois été
l’instrument du destin en m’invitant à participer à la journée qu’il organisait
à Rouen autour de l’Accompagnement des élèves et de l’opération dont il était
la cheville ouvrière : « Réussir en seconde ». C’est ainsi que je me suis
retrouvé être l’ orateur principal de ce rassemblement devant un public trié
sur le volet : outre le recteur d’Académie invitante, étaient présents des
IPR des trois académies voisines (Rouen, Caen, Versailles), des Proviseurs, des
Conseillers d’Orientation et bien sûr des équipes de Professeurs engagés dans
diverses actions d’accompagnement. Pouvait-on rêver meilleur public pour faire
valoir l’intérêt des travaux de La Garanderie dans l’Éducation nationale ?
C’est cette présentation, filmée puis très
astucieusement montée par les techniciens du CRDP, que je vous présente
aujourd’hui en quatre parties dont voici le détail :
Conférence ROUEN Introduction. Qui je suis et d'où je parle.
Conférence
ROUEN 1° partie. Projet Mental et Évocation, Pédagogie des Gestes Mentaux
Conférence ROUEN 2° partie. Attention, compréhension, mémorisation, Restituer ou Réutiliser ?
Conférence
ROUEN 3° partie. Réflexion en résolution de problème, Expression, écrit et oral.
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