samedi 25 avril 2020

151 - Quand Pégase faisait (r)entrer la Gestion mentale dans l'Education Nationale.

Fin de la sixième semaine de confinement. Poursuite de la mise en ordre de mes archives. Quand le futur est à ce point incertain et inquiétant, quand le présent est à ce point à l’arrêt, que reste-t-il sinon la relecture du passé pour en tirer motivation et espérance pour l’avenir ? En revisitant mon blog pour le mettre à jour, je retrouve les vidéos réalisées, il y a 10 ans, par les techniciens du CRDP de Rouen lors de la présentation de Pégase dans le cadre d’une journée interacadémique sur le thème de l’accompagnement des élèves au lycée. François Didier, alors doyen de l’inspection académique de Normandie, en était l’organisateur. Cette visibilité inhabituelle de la gestion mentale dans l'Éducation nationale vaut quelques mots d'explication.

J’avais rencontré François deux ans auparavant, tout à fait par hasard, lors d’un séjour chez des cousins communs en Gironde. Je revenais tout juste du super stage de prérentrée organisé conjointement par If Rhône-Alpes et l’ANPEIP (Association Nationale Pour les Enfants Intellectuellement Précoces) près d’Annecy, avec le Mont-Blanc en toile de fond de nos salles de travail. J’avais comme d’habitude le groupe des grands, élèves de toutes séries, classique ou technologique, en Première ou Terminale ainsi que de première année d’Enseignement Supérieur. Je m’étais régalé avec cette quinzaine de « zèbres » tellement demandeurs de sens et par là tellement attachants (j'ai suivi quelques-uns d'entre eux pendant plusieurs années et on en retrouve des traces dans ce blog). J’avais fortement ressenti leur douloureux désarroi devant des exigences scolaires qu’ils ne comprenaient pas et dans lesquelles ils n’arrivaient pas à investir leur si vive et si abondante intelligence.

Ces jeunes avaient littéralement dévoré ce que je leur proposais de gestes mentaux, de projets de sens et de la bonne manière de les utiliser dans leur apprentissage. Leur enthousiasme devant ces découvertes et les voies de salut qu’elles représentaient pour eux était sidérant. Il n’était pas vraiment inhabituel pour moi, mais dans cette situation particulière il avait une intensité peu ordinaire. Le remue-méninges permanent, les connexions logiques à l' infini, les questionnements les plus inattendus, le changement profond opéré dans leur conscience, toute cette activité intérieure intense était visible au fil des heures : leur maintien corporel, un peu en retrait, légèrement avachi du début du stage (« encore de l’école… ») laissait progressivement la place au redressement du corps, de la tête particulièrement, et à des regards qui devenaient de plus en plus lumineux avec le temps.

Encore tout empli des émotions de ce stage, j’en parlais facilement autour de moi. François Didier ayant montré son intérêt pour ce que je lui racontais (je ne l’avais jamais vu et j’ignorais au début sa qualité d’IPR), j’abondais dans les détails et ses questions me poussaient toujours un peu plus loin.François m’incita alors très vivement à écrire cette expérience et le contenu de ce que je proposais aux élèves, en vue de la transmettre plus largement, notamment aux professeurs dont il avait la charge. Telle est l’origine de l’écriture d’  « Accompagner… », projet qui était en moi depuis longtemps manquant juste d'un élément déclencheur décisif.

Mais le rôle de François ne s’arrête pas là. Pendant l’année suivante, mon travail d’écriture avait besoin que quelqu’un d’étranger à la gestion mentale en fasse une lecture critique. Il m’avait mis en contact avec son assistante, professeur de français en lycée et chargée de la formation de ses collègues. Je leur ai envoyé régulièrement mes travaux au fur et à mesure de leur avancée, ainsi qu’à Antoine de la Garanderie. Leurs remarques et questions, tout comme le soutien d’Antoine lui-même, m’ont beaucoup aidé dans le maintien de ma motivation et dans mon souci d’atteindre un public peu familier de notre approche mentaliste de l’apprentissage et de la pédagogie.

Puis après la parution d’Accompagner... en juin 2009 (le 18… comme un petit clin d’œil), François Didier a encore une fois été l’instrument du destin en m’invitant à participer à la journée qu’il organisait à Rouen autour de l’Accompagnement des élèves et de l’opération dont il était la cheville ouvrière : « Réussir en seconde ». C’est ainsi que je me suis retrouvé être l’ orateur principal de ce rassemblement devant un public trié sur le volet : outre le recteur d’Académie invitante, étaient présents des IPR des trois académies voisines (Rouen, Caen, Versailles), des Proviseurs, des Conseillers d’Orientation et bien sûr des équipes de Professeurs engagés dans diverses actions d’accompagnement. Pouvait-on rêver meilleur public pour faire valoir l’intérêt des travaux de La Garanderie dans l’Éducation nationale ?

C’est cette présentation, filmée puis très astucieusement montée par les techniciens du CRDP, que je vous présente aujourd’hui en quatre parties dont voici le détail :


Conférence ROUEN Introduction. Qui je suis et d'où je parle.

Conférence ROUEN 1° partie. Projet Mental et Évocation, Pédagogie des Gestes Mentaux

Conférence ROUEN 2° partie. Attention, compréhension, mémorisation, Restituer ou Réutiliser ?

Conférence ROUEN 3° partie. Réflexion en résolution de problème, Expression, écrit et oral.


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