Pendant le stage sur la compréhension dont je rends compte dans
mon message précédent, un élève a témoigné de ce qu’il était davantage motivé pour
son travail quand il pensait à ce qu’il voulait faire de sa vie plus tard. Même
si cette idée était vague encore pour lui, il savait qu’il avait l’ambition de
faire quelque chose d’intéressant, même en sachant que ce serait sans doute
difficile. J’ai, bien sûr, relevé cette intervention très pertinente, en
montrant aux élèves que leur projet d’orientation professionnelle (et pas seulement
le choix de la série du baccalauréat, qui n'est qu’une étape à très court terme
d’un projet qui doit viser beaucoup plus large et plus loin), constitue comme l’étoile
qui leur montre le chemin à suivre et justifie leurs efforts d’aujourd’hui. Mais
il faut pour cela avoir le souci d’entretenir cette projection imaginaire de
long terme. Et c’est bien un des enjeux de la classe de seconde que de
travailler à concrétiser le mieux possible ce projet d’avenir, cadre plus global qui oriente et entretient leur projet d’apprendre au quotidien. J’ai d’ailleurs mis le professeur principal en contact avec l’antenne
bordelaise de la fondation JAE : https://www.fondation-jae.org/
Cette fondation propose des outils très pertinents d’aide à
la construction d'un projet professionnel pour les jeunes. J’ai longtemps
travaillé, sans jamais le regretter, avec ses représentants girondins. Ils font
vraiment un excellent travail en ce domaine.
Mais au-delà de l’aspect matériel de cette recherche (BDI,
CIO, forum des métiers, logiciels divers…), il ne faut jamais oublier le projet de sens fondamental qui doit la conduire
et lui donner sa juste finalité : l’idéal de soi que chacun est appelé à
projeter dans l’avenir. Dans ma carrière professionnelle, j’ai longtemps fait
fonction de conseil en orientation pour les jeunes de mon lycée. Cette question
de l’idéal qui sous-tend toute démarche de construction d’un projet
professionnel est, à mes yeux, au moins aussi importante que tout le matériel
que l’on peut mettre à la disposition des
jeunes (ce qui reste évidemment indispensable). « Qui veux-tu être ? » au
moins autant que « Que veux-tu faire
? ». Le second doit découler du premier, en être comme l’incarnation, sans
quoi la recherche va se baser exclusivement sur les limites, les imperfections actuelles (et tellement
provisoires !), ou les difficultés ponctuelles constatées dans les conseils de
classe… Bonjour l’ambiance ! Bonjour l'anticipation d'un avenir radieux !
J’ai donc été particulièrement heureux de retrouver cette
approche dans un article du monde ce matin. Boris Cyrulnik
y rappelle la dimension du rêve (je dit l’idéal…) indissociable de la question
de l’orientation professionnelle, en la considérant dans le contexte actuel de
notre société.
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