vendredi 10 mars 2017

107 - Orientation professionnelle et idéal de soi.

Pendant le stage sur la compréhension dont je rends compte dans mon message précédent, un élève a témoigné de ce qu’il était davantage motivé pour son travail quand il pensait à ce qu’il voulait faire de sa vie plus tard. Même si cette idée était vague encore pour lui, il savait qu’il avait l’ambition de faire quelque chose d’intéressant, même en sachant que ce serait sans doute difficile. J’ai, bien sûr, relevé cette intervention très pertinente, en montrant aux élèves que leur projet d’orientation professionnelle (et pas seulement le choix de la série du baccalauréat, qui n'est qu’une étape à très court terme d’un projet qui doit viser beaucoup plus large et plus loin), constitue comme l’étoile qui leur montre le chemin à suivre et justifie leurs efforts d’aujourd’hui. Mais il faut pour cela avoir le souci d’entretenir cette projection imaginaire de long terme. Et c’est bien un des enjeux de la classe de seconde que de travailler à concrétiser le mieux possible ce projet d’avenir, cadre plus global qui oriente et entretient leur projet d’apprendre au quotidien. J’ai d’ailleurs mis le professeur principal en contact avec l’antenne bordelaise de la fondation  JAE :   https://www.fondation-jae.org/
Cette fondation propose des outils très pertinents d’aide à la construction d'un projet professionnel pour les jeunes. J’ai longtemps travaillé, sans jamais le regretter, avec ses représentants girondins. Ils font vraiment un excellent travail en ce domaine.

Mais au-delà de l’aspect matériel de cette recherche (BDI, CIO, forum des métiers, logiciels divers…), il ne faut jamais oublier le projet de sens fondamental qui doit la conduire et lui donner sa juste finalité : l’idéal de soi que chacun est appelé à projeter dans l’avenir. Dans ma carrière professionnelle, j’ai longtemps fait fonction de conseil en orientation pour les jeunes de mon lycée. Cette question de l’idéal qui sous-tend toute démarche de construction d’un projet professionnel est, à mes yeux, au moins aussi importante que tout le matériel que l’on peut mettre à la disposition des jeunes (ce qui reste évidemment indispensable). « Qui veux-tu être ? » au moins autant que « Que veux-tu faire ? ». Le second doit découler du premier, en être comme l’incarnation, sans quoi la recherche va se baser exclusivement sur les limites, les imperfections actuelles (et tellement provisoires !), ou les difficultés ponctuelles constatées dans les conseils de classe… Bonjour l’ambiance ! Bonjour l'anticipation d'un avenir radieux !

J’ai donc été particulièrement heureux de retrouver cette approche dans un article du monde ce matin. Boris Cyrulnik y rappelle la dimension du rêve (je dit l’idéal…) indissociable de la question de l’orientation professionnelle, en la considérant dans le contexte actuel de notre société.





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