vendredi 3 décembre 2010

11 De la fin et des moyens dans toute motivation, même scolaire.

En rédigeant le message d'hier, et en vous livrant les témoignages de cet élève qui traduisait si bien la pensée générale de toute la classe, je n'ai pas suffisamment insisté sur  cette réalité incontournable : donner à des élèves la science des moyens de leur apprentissage (attention, compréhension, mémorisation) sans leur en révéler celle des fins (des "buts") à atteindre (réflexion, communication), c'est les tromper gravement et leur donner toutes les raisons de leur éloignement (pour le moins...) d'un  travail scolaire devenu ainsi « insensé ». Mais  au sujet des fins, on rétorquera qu'on leur souligne à profusion ("on  leur a dit cent fois"...) l'intérêt des diplômes, la nécessité d'entrer dans une "bonne série" (lesquelles sont mauvaises, papa, maman, monsieur, madame ?) pour avoir un "bon métier",  pour se mettre à l'abri du chômage,  pour "s'en sortir mieux que les autres" (qu'en a-t-on donc à faire de ces "autres" qui nous ralentissent, nous gênent parfois...), pour "acquérir de la culture générale  (c'est quoi ?) qui pourra toujours servir" (à quoi exactement papa, maman, etc....?) et autres balivernes. "Balivernes", le mot peut paraître fort, mais en quoi ces finalités lointaines, même partiellement vraies (sauf en ce qui concerne les "autres"...), éclairent-elles réellement le sens de  l'activité "d'ici et maintenant" du travail des élèves ?

Il faut voir la surprise des élèves, leur étonnement parfois agressif, devant la « révélation » de ces fins tellement présentes dans leur quotidien (et les évaluations, surtout négatives...) et cependant tellement cachées et donc absentes de leurs représentations de l'apprentissage. Ce n'est pas "sauve qui peut", mais "sauve qui sait" (mes amis belges me comprendront).

Lorsque je présente Pégase aux élèves dans les stages de méthodologie, ou parfois dans des conférences à l'intention de leurs parents qu'ils accompagnent (ou même remplacent...), c'est toujours le même écho que je reçois : " pourquoi ne nous a-t-on pas dit tout cela avant " ? Eh, oui ! Pourquoi ?

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