jeudi 21 juin 2018

125 - Un travail remarquable sur l'attention en classe


Il y a un peu plus de deux mois, j’ai reçu une demande d’entretien de la part d’un professeur en formation à l’UCO d’ANGERS, Yannick LAINé, à propos du mémoire qu’il préparait sur l’attention en classe de quatrième. Comme j’étais un peu surpris par sa démarche, il m’a confirmé que son travail reposait en partie sur mon livre « Accompagner le travail des adolescents avec la pédagogie des gestes mentaux ». Intéressé par son sujet, je lui ai donc accordé un entretien de deux heures qu’il a soigneusement enregistré. Ses questions étaient très pertinentes et j’y ai répondu volontiers. Je vous mets ici les résultats de cet entretien qu’il a retranscrit en annexe de son mémoire. Cela peut en effet intéresser quelques-uns de mes lecteurs.


Ce mémoire est intéressant par sa mise en perspective historique à propos de l’attention, la rigueur de l’expérimentation menée avec ses élèves et sa conclusion réaliste sans pour autant être pessimiste ; mais il l'est surtout parce qu’il réalise une synthèse bienvenue entre les recherches neuroscientifiques les plus actuelles sur l’attention, notamment celle de Jean-Philippe LACHAUX (voir mon message 104 « Neurosciences et gestion mentale : la suite »), et les descriptions de ce geste que nous devons à Antoine de la Garanderie. Ce mémoire apporte sa pierre à cette recherche de convergence à laquelle j’ai consacré un article publié dans mon message 67 : « Gestion mentale et neurosciences cognitives ».

Avec l’autorisation de son auteur, je mets ce mémoire en ligne pour qu’il connaisse la diffusion qu’il mérite et puisse rendre service à tous les enseignants ou accompagnateurs qui se demandent comment mieux capter l’attention si fugitive et instable de leurs élèves.


J’ai fait part à Yannick Lainé de mes sentiments très positifs à la lecture de son travail. Il a eu le mérite, en fort peu de temps, d’aller au bout d’une démarche cohérente qui a d’ailleurs porté ses fruits en grande partie. Toutefois, le cadre de cette expérimentation était  trop étroit pour accompagner ces jeunes élèves vers une meilleure compréhension du Projet Global d’Apprentissage, avec ses passages obligés de compréhension, de réutilisation problématisée, d’expression élaborée.  Lui seul peut soutenir une attention soutenue et "à longue portée", tellement nécessaire à une bonne réception des contenus transmis dans le cadre scolaire... et en justifier le "coût cognitif". Evidemment cela nécessite pour l’éducateur, outre une connaissance approfondie de ce projet global, d’y consacrer temps et persévérance, au milieu des multiples contraintes de ce difficile métier. J'espère bien que la sortie en septembre de "J'apprends à travailler" (voir Message 122) pourra contribuer à cet accompagnement si particulier, mais si salutaire, en appoint d' "Accompagner le travail des adolescents..." !

Les élèves de Yannick ont et auront beaucoup de chance de l’avoir rencontré comme enseignant d’histoire-géographie, et peut-être davantage : comme éveilleur de leur vie mentale et révélateur de leurs potentialités cachées. C’est certainement de cela qu’ils ont le plus besoin actuellement.

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