Il y a un peu plus de deux mois, j’ai reçu une demande d’entretien
de la part d’un professeur en formation à l’UCO d’ANGERS, Yannick LAINé, à propos du mémoire qu’il préparait
sur l’attention en classe de quatrième. Comme j’étais un peu surpris par sa
démarche, il m’a confirmé que son travail reposait en partie sur mon livre
« Accompagner le travail des adolescents avec la pédagogie des gestes
mentaux ». Intéressé par son sujet, je lui ai donc accordé un entretien de deux
heures qu’il a soigneusement enregistré. Ses questions étaient très pertinentes
et j’y ai répondu volontiers. Je vous mets ici les résultats de cet entretien
qu’il a retranscrit en annexe de son mémoire. Cela peut en effet intéresser
quelques-uns de mes lecteurs.
Ce mémoire est intéressant par sa mise en
perspective historique à propos de l’attention, la rigueur de l’expérimentation
menée avec ses élèves et sa conclusion réaliste sans pour autant être pessimiste ; mais il l'est surtout parce qu’il réalise une synthèse bienvenue entre les recherches
neuroscientifiques les plus actuelles sur l’attention, notamment celle de
Jean-Philippe LACHAUX (voir mon message 104 « Neurosciences et gestion mentale
: la suite »), et les descriptions
de ce geste que nous devons à Antoine de la Garanderie. Ce mémoire apporte sa
pierre à cette recherche de convergence à laquelle j’ai consacré un article publié
dans mon message 67 : « Gestion mentale et neurosciences cognitives ».
Avec l’autorisation de son auteur, je mets ce mémoire en
ligne pour qu’il connaisse la diffusion qu’il mérite et puisse rendre service à
tous les enseignants ou accompagnateurs qui se demandent comment mieux capter l’attention
si fugitive et instable de leurs élèves.
J’ai fait part à Yannick Lainé de mes sentiments très positifs à la
lecture de son travail. Il a eu le mérite, en fort peu de temps, d’aller
au bout d’une démarche cohérente qui a d’ailleurs porté ses fruits en grande
partie. Toutefois, le cadre de cette expérimentation était trop étroit pour
accompagner ces jeunes élèves vers une meilleure compréhension du Projet Global
d’Apprentissage, avec ses passages obligés de compréhension, de
réutilisation problématisée, d’expression élaborée. Lui seul peut soutenir une
attention soutenue et "à longue portée", tellement nécessaire à une bonne réception des contenus transmis dans
le cadre scolaire... et en justifier le "coût cognitif". Evidemment cela nécessite pour l’éducateur, outre
une connaissance approfondie de ce projet global, d’y consacrer temps et persévérance,
au milieu des multiples contraintes de ce difficile métier. J'espère bien que la sortie en septembre de "J'apprends à travailler" (voir Message 122) pourra contribuer à cet accompagnement si particulier, mais si salutaire, en appoint d' "Accompagner le travail des adolescents..." !
Les élèves de Yannick ont et
auront beaucoup de chance de l’avoir rencontré comme enseignant d’histoire-géographie,
et peut-être davantage : comme éveilleur de leur vie mentale et révélateur de
leurs potentialités cachées. C’est certainement de cela qu’ils ont le plus besoin
actuellement.
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