vendredi 4 octobre 2019

144. Sans le "faire-savoir", les "savoirs" et "savoir faire" peinent à se faire valoir.

Petit mouvement d'humeur !

Je sors d'une réunion de bilan de saison de chauffage de notre ensemble résidentiel (années 1970, chauffage collectif de plusieurs copropriétés, meilleur rapport qualité prix actuel mais gestion complexe...).Tous les responsables des différents ensembles sont présents assistés de ceux du cabinet de contrôle indépendant ; en face, ceux de l'entreprise prestataire. Une vingtaine de personnes en tout.

Le Responsable local de l'Entreprise nous présentent le bilan annuel : lecture monocorde d'un PPt illisible, voix qui menace de s'éteindre bien avant chaque fin de phrase, absence de document papier individuel (demandé en vain depuis plusieurs années...), explications alambiquées et peu convaincantes... Le bilan technique est globalement bon (diminution des coûts et amélioration de la prestation), les ingénieurs et techniciens font très bien leur travail, mais l'effet de cette mauvaise présentation est pourtant déplorable sur l'auditoire fort peu enclin, du coup, à célébrer ces bons résultats.

Vient le tour de l'organisme de contrôle de présenter ses observations : autre PPt illisible, diagrammes et colonnes sibyllines, l'orateur cherche ses mots, il faut le pousser pour avoir des explications... Travail minutieux de contrôle, dans notre meilleur intérêt, mais sentiment mitigé dû au manque de clarté de ces professionnels par ailleurs scrupuleux et expérimentés... et donc place au doute... qu'ils sont pourtant chargés de dissiper.

A Rouen, pendant ce temps, imbroglio de communication qui laisse planer le doute sur les informations distribuées si maladroitement par les responsables de la catastrophe de Lubrizol, au point qu'on est en droit de douter de tout, du vrai comme du faux qu'on peine à démêler...comme c'est si souvent le cas aujourd'hui. Personne ne croit plus personne... sauf les "fake news" dont se régalent des esprits peu soucieux de recherche de vérité.

Mais où donc s'apprennent ces compétences d'expression orale autant qu'écrite qui seraient tellement nécessaires dans notre "société de l'information" ? Sur les réseaux sociaux ? Dans les "meetings" politiques ? Dans les cours de récréation ? Dans la rue ? Où ?

On s'est parfois étonné de me voir inclure le "projet de communication" dans mon modèle "Pégase", en aboutissement des autres "gestes mentaux" que sont l'attention, la mémorisation, la compréhension et la réflexion, les quatre faisant à tout moment appel au cinquième : l'imagination créatrice.... que l'on me reproche de pas traiter plus spécifiquement dans ce panorama de l'apprentissage scolaire d'aujourd'hui. En oubliant au passage tout ce que l'activité de communication, pour ne parler que d'elle, nécessite d'imaginaire d'avenir de la compréhension des autres, lecteurs ou auditeurs, au moment de l'élaboration d'un oral, d'un écrit, d'un PPt... ou de n'importe laquelle des techniques de "com" modernes. Pourtant entre deux postulants pour un même travail, à compétences techniques égales, ne préférera-t-on pas celui ou celle qui s'exprime avec le plus d'aisance, de clarté et de sincérité ? Qui saura le mieux "faire savoir", et ainsi faire valoir, ses savoirs et savoir-faire ?

Alors s'il est vrai que, comme le dit le slogan publicitaire, "sans la maîtrise, la puissance n'est rien" (les gestes mentaux actualisent les potentialités d'intelligence, quelle qu'en soit l'"étiquette"),  la réflexion de MAXI dans "J'apprends à travailler" (Chronique Sociale- 2018, cahier d'Exercices), est aujourd'hui plus vraie que jamais :

Et l'on peut espérer que le nouvel oral du bac (et sa préparation si préoccupante pour les enseignants...) viendra en partie combler ce manque cruel dans la formation de nos jeunes !


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