Toujours en rangeant des archives – mon activité principale de récent retraité – je tombe sur deux documents qu'il semble intéressant de rapprocher.
Le premier est un extrait d’un blog mis de côté lors d’une recherche Internet. Sous la plume du secrétaire du syndicat SE-UNSA, Thierry Patinaux le 3 octobre 2013, on y trouve une réflexion très pertinente sur la réalité du travail personnel des lycéens et sur la nécessité de les équiper de méthodes de travail dont ils sont trop souvent dépourvus. L'auteur signale l'apport spécifique de la Gestion mentale sur ce créneau encore trop peu développé par les enseignants ; au passage il salue le livre d’Yves Lecocq sur l’Accompagnement au lycée.
BLOG : L’ECOLE DE DEMAIN. Extrait :
"Les élèves des lycées généraux et technologiques travaillent finalement assez longtemps en dehors des heures de cours. Malheureusement, ce temps et cette énergie sont dépensés parfois sans que les résultats ne s’améliorent franchement (cf. le groupe des « laborieux »). Il est vraisemblable que ces élèves ne mettent pas en œuvre des méthodes de travail efficaces. Les heures d’accompagnement personnalisé, malheureusement décriées par certains, confirment alors leur importance et doivent permettre de faire acquérir ces méthodes à ces élèves souvent issus de familles qui ne disposent pas des ressources pour les aider. L’apport des praticiens de la « pédagogie des gestes mentaux » par exemple pourra s’avérer utile pour les collègues qui souhaitent s’engager dans cet accompagnement (voir par exemple : Accompagner au lycée. Construire des parcours scolaires personnalisés d’Yves Lecocq au SCEREN)." Thierry Patinaux
C'était donc quatre ans après la sortie d'"Accompagner le travail des adolescents"..., ouvrage dans lequel j'avais rassemblé mon expérience de 40 années d'accompagnement méthodologique des élèves dont j'avais la charge en y intégrant à partir des années 1980 les apports successifs de la gestion mentale. Justement, le second document que je mets en ligne aujourd'hui est le bilan d'une intervention auprès d'une classe de première, série économie, sur la notion de problématique dans le cadre du geste mental de réflexion, en lien avec leur professeur d'histoire-géographie (la même avec qui j'ai mené le module sur la dissertation (Voir mon message précédent 155).
Cette notion de problématique est apparue explicitement (comme celle de clarté de l'expression... !), lors du remaniement des épreuves du baccalauréat en 1995, dans les critères d'évaluation des nouvelles épreuves en Sciences Economiques, Mathématiques (spécialité), Lettres... Pour autant elle n'a jamais été vraiment explicitée ni dans son essence ni dans ses procédures (un seul ouvrage à ma connaissance en traite explicitement quoique sans beaucoup d'indications pratiques :"La problématique d'une discipline à l'autre", édité là encore par un syndicat (SNES).
J'ai montré plusieurs fois déjà, dans mes livres et dans plusieurs messages de ce blog, l'importance de cette étape constitutive d'une réflexion élaborée (et d'une expression claire...), indispensable à la réussite lycéenne... et le cruel outil de sélection que constitue le flou pédagogique entretenu à son sujet... J'ai donc tenté d'éclairer un peu ce "monde obscur" dans lequel se débattait les élèves. Ce fut l'objet de ce "module" répété deux fois (deux heures par demi-classe, apport méthodologique "transdisciplinaire") consacré à la problématique (son élaboration et sa formulation) dans le cadre général du geste mental de réflexion mené à l'occasion d'un devoir type bac en histoire-géographie, avec vocation à être étendu aux autres disciplines "problématisantes".
J'ai malheureusement égaré le descriptif exact du contenu de ces deux heures. On peut toutefois le résumer ainsi :- Le sujet était "L'Europe de 1850 à 1914".
- les élèves étaient incités à partager les connaissances que l'énoncé (facilement évoqué) appelait dans leur mémoire ;
- les connaissances proposées étaient consignées au tableau sur un grand schéma qui permettait d'en visualiser la position dans le temps et l'espace ; chacune était discutée pour savoir si elle entrait dans le cadre spatio-temporel du sujet ; de ce schéma émergea progressivement l'idée de l'évolution d'une situation entre deux périodes ;
- les élèves étaient ensuite invités individuellement à proposer et à comparer aux autres la formulation d'une problématique reprenant l'ensemble du schéma et respectant le cadre du sujet. Les formulations consignées furent transmises au professeur qui les reprit ensuite avec ses élèves pour en évaluer et en discuter la pertinence. Le devoir sur table qui s'en est suivi fut particulièrement réussi et bien rédigé par l'ensemble de la classe.
À la fin de l'année, le professeur (qui était aussi "principal") demanda aux élèves, parmi d'autres évaluations des événements de l'année, leur avis sur ce module. Ce sont ces avis, tous détaillés et développés que je vous propose ici. Le bilan est positif et montre assez bien je crois l'intérêt de la pédagogie des gestes mentaux au niveau du lycée pour la réussite des élèves et le transfert des compétences "transversales" à toutes les disciplines. Surtout quand elle rejoint les principes de "la pédagogie de l'entraide" (premier ouvrage pédagogique d'Antoine de la Garanderie en 1974), c'est-à-dire quand elle est pratiquée en groupe, dans le partage des éléments "mentaux" du travail intellectuel, et dans la solidarité et le respect mutuel entre les élèves.
Brève évaluation du module « trouver une problématique » en première ES.
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