lundi 7 février 2022

173. Cinquième édition pour Accompagner le travail des adolescents !

Après ces mois, ces années mêmes, où le moral de chacun n’était pas au plus haut du fait de cette interminable pandémie, est-il permis de se réjouir de ce qu’un livre connaisse un - très, très relatif - succès sans qu'il soit pour autant le déballage indécent de quelque vedette en mal de publicité… ou les éructations haineuses d'un politicard aigri et revanchard… ou même le palpitant récit d’un romancier en vogue ? Même si ce livre n’est que la relation d’une simple expérience professionnelle d’éducateur scolaire et la mise à la portée du plus grand nombre des travaux d’un –  trop méconnu - philosophe humaniste, Antoine de LA GARANDERIE, dont la perspicacité tenace et la grande bienveillance ont si fortement contribué à illuminer le regard de tant d’enfants et d’adolescents qui se croyaient perdus ?

Eh bien ! Je me le permets ! Je viens de recevoir mes "exemplaires d’auteur" de la cinquième édition de mon livre Accompagner le travail des adolescents avec la pédagogie des gestes mentaux. Il est vrai qu’avec un tel titre, mon livre ne peut faire la devanture des libraires à la mode… ni le sujet d'émissions télévisées grand public. La Grande librairie ne m’a pas encore invité…

Ce n’est qu’un livre bien modeste qui ne me rendra guère bien riche malgré ses tirages successifs. Et pourtant, je me réjouis ! Je me réjouis parce que, chaque fois qu’il s’en vend un exemplaire, ce sont peut-être des adolescents qui finiront de galérer sur leur travail scolaire et, cessant de se désespérer de leurs échecs répétés, retrouveront le sourire et verront la vie s’éclairer à nouveau devant eux ; ce sont peut-être des éducateurs, des orthopédagogues ou orthophonistes, des coaches scolaires comme on les appelle désormais, qui sauront un peu mieux les amener à retrouver les moyens de leur réussite et la confiance en leur potentiel ; ce sont peut-être des parents, des familles, qui regarderont leur fille, leurs fils avec un peu plus d’espérance, ce qui rendra les relations familiales plus détendues ; ce sont peut-être des professeurs qui découvriront des aspects jusque-là trop cachés d’un métier qu’ils maîtrisent mal faute d’une formation sérieuse qui les y prépare, et qui reprendront goût à leurs activités de "facilitateurs d’apprentissage" - ou "d'artisans du faire apprendre" pour paraphraser Heidegger - activités indissociables de leur fonction d’enseigneur. En procurant les moyens de retrouver le plaisir d'apprendre, il sera peut-être le révélateur du bonheur oublié de connaître. Et cela, oui, me remplit de fierté et de joie à défaut d'euros... Il y a longtemps que j'ai fait mon choix.

En l’écrivant, il y a près de 15 ans… déjà…, j’avais plus ou moins confusément l’intuition que, s’il ne concourrait pas pour quelque prix littéraire dont parleraient la presse people, du moins ferait-il son petit bonhomme de chemin dans le monde de la pédagogie et de la formation - si peu propice aux éclats publicitaires -, et même – je l’espérais - dans le "milieu enseignant" si difficile à pénétrer et à convaincre. Il y a partout tellement de personnes de bonne volonté qu’il suffit de peu de choses pour mettre - ou remettre - en route dans le projet de contribuer à la plus grande réussite intellectuelle et humaine de notre jeunesse. Elle en a tant besoin, cette jeunesse, aujourd’hui encore plus que jamais.

Je me réjouis donc, sans réserve et sans scrupules, de cette cinquième édition et j’adresse un grand merci à mon éditeur, André Soutrenon, qui avec son équipe tient bon la barre des éditions La Chronique Sociale, en cette période quelque peu maussade - passagère, souhaitons le - pour la littérature pédagogique.

Et puisque nous sommes en pleine saison sportive hivernale autant que lointaine, j'ajoute un encadré de la page 120, où après avoir comparé une activité d'EPS assez classique avec l'ensemble des opérations mentales à effectuer pour atteindre la réussite scolaire, je fais ce rappel important ; 

(*) Attention : Il faut insister sur ce TOUS. Il est assez courant de constater que l'on aide assez facilement les élèves en difficulté dans les activités "d'entrée" des connaissances : l'attention, la mémorisation, un peu la compréhension… mais c'est plus difficile. Il est plus rare que l'on apporte de l'aide aux activités de "sortie": la réflexion et la communication sur lesquelles  portent pourtant la plupart des évaluations. Pour une efficacité complète il faut aller "jusqu'au bout" de l'accompagnement, couvrir "tout le terrain" de l'apprentissage comme dans l'enchaînement gymnique.

 

 

 

 

 

Cela fera écho également à ces phrases de Philippe Meirieu dans La Riposte :

« Si je parviens à inventorier suffisamment les entrées possibles dans un ensemble de connaissances, ne serai-je pas en mesure de couvrir plus largement le champ des motivations des apprenants et d'articuler plus efficacement des savoirs nouveaux à leurs savoirs anciens ? Si je suis capable de repérer les opérations mentales qu'il convient d'effectuer pour accéder à telle ou telle notion, ne pourrai-je pas, plus facilement, construire un dispositif qui permette d'en reconstituer la genèse ? Si je peux imaginer différents itinéraires, différents supports, différentes situations sociales, différentes manières de s'y prendre pour parvenir aux mêmes objectifs, ne serai-je pas mieux placé pour proposer à chacun l'itinéraire le plus adapté ? Car ce n'est pas la connaissance qui nuit au pédagogue, mais le fait de la considérer comme un « simple » résultat et d’oublier son histoire. »

J'ajoute, et ce n'est pas rien, que cette nouvelle édition est particulièrement soignée, avec un police plus grande, des encadrés encore mieux mis en évidence... Un bel objet-livre ! 

Alors, bonne (re?)lecture !

 





 


2 commentaires:

  1. Bonjour Monsieur Sonnois,
    j'ai la toute 1re édition de ce livre. Cette nouvelle édition, comporte-t-elle beaucoup d'ajouts par rapport à la 1re ou il s'agit juste d'une réédition ?
    Merci par avance pour votre réponse,
    Marie

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    Réponses
    1. Merci Marie pour votre intérêt pour mon blog. Non, il n'y a pas de modifications sur les éditions qui ont suivi la première. En fait il s'agit plutôt de réimpressions... J'ai plusieurs fois cherché ce que je pouvais y rajouter... (outre les coordonnées de mon Blog)... mais je n'ai vraiment rien trouvé de plus à dire sans l'alourdir inutilement... En revanche, le Blog me permet de faire vivre (un peu...) dans l'esprit de ses lecteurs la trace qu'y laisse ce livre dont les éditions successives disent assez qu'il touche un public large et constamment renouvelé... malgré la grande spécificité de son contenu. Je vous souhaite de bonnes vacances sûrement très méritées !

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