Neurologie et apprentissage.
Mémorisation, compréhension, réflexion...quels liens ?
Compte rendu du deuxième stage avec la classe de méthodologie toulousaine.
Avant le stage, les professeurs
étaient inquiets parce que les élèves semblaient ne pas avoir bien assimilé les
contenus du premier stage et confondaient les gestes mentaux qui avaient été
étudiés. Particulièrement ils semblaient avoir des difficultés à mémoriser, et notamment
des définitions contenant des mots abstraits. J’étais donc un peu préoccupé en
préparant ma venue (voir message 45 : « Au risque de la
réflexion »).
Après avoir entendu
les élèves me décrire dans quel état ils étaient et ce qu'ils avaient retenu du
précédent stage, mon sentiment a été un peu plus positif. Une majorité des élèves
disait avoir mis en place les structures d’un travail quotidien plus organisé,
ce qui pour autant ne veut pas dire plus efficace. Ils disaient cependant rencontrer
encore des difficultés importantes qu’ils énonçaient ainsi :
-
« Je
comprends mais je ne retiens pas » = Pas de différence entre compréhension
et mémorisation.
-
«
Tout se mélange quand je veux retrouver ce que j'ai appris » = Difficulté de
réutilisation des acquis.
-
« Je
suis dans le stress lorsque j'anticipe le contrôle ».
-
« Je
suis dans la peur des réactions des professeurs ».
Ainsi, il me
fallait reprendre les contenus du premier stage sans trop de redondance, tout
en introduisant la suite du « programme » de l’année :
approfondir la réflexion et mettre en place le projet de communication orale et
écrite
J’ai donc
organisé ce deuxième stage autour de deux sources :
- un
article d'Antoine de la Garanderie, relu (par hasard ?) pendant la
préparation de ce stage [1]. Dans
cet article, Antoine souligne le
« risque » qu'il y a pour l'être humain, seule créature vivante à pouvoir le faire, d'utiliser
sa conscience « réfléchissante » pour constituer le sens du monde.
Pour cela, il lui faut se mettre « hors abri », prendre le risque d’un
investissement personnel dans la compréhension des choses : « il ne s'agit plus par obscur désir
d'éviter d'être puni, parce qu'on ne saura pas sa leçon ou qu'on aura mal fait
son devoir. Il s'agit d'être heureux de comprendre, d'être maître de sa
leçon ou de son devoir, parce qu'on aura
eu la maîtrise de leur sens ; on en aura l’intuition. Le désir en sera personnellement éclairci. Il sera lumineux pour soi. »
Et c'est bien cet « obscur désir » qui envahit les élèves tant qu’ils
n'ont pas reçu l'éclairage sur les « forces
pures » qui les habitent : c’est en lui que s'origine leur
peur. L’enjeu est donc de les éclairer sur leurs ressources personnelles et sur
la façon de les mettre en jeu pour comprendre ce qu’ils apprennent trop souvent
« mécaniquement ».
- un
article d'un neuropsychologue, Bernard Croisile[2], qui
synthétise les dernières découvertes concernant la mémoire (dans le hors série
de la revue « Sciences humaines » de novembre - décembre 2011), de façon à faire apparaître de manière plus
claire, de façon « scientifique », le lien entre comprendre,
mémoriser et réfléchir. J’en ai extrait ici certaines parties en soulignant
quelques passages.
J’ai commencé par
reprendre le geste de mémorisation à la lumière des découvertes actuelles sur
le cerveau.
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