Pour faire suite à mon précédent message sur l'attention, voici un texte d'Antoine de LA GARANDERIE qui décrit clairement ce qu'est le geste mental de mémorisation, en le distinguant nettement de la simple répétition "mécanique" auxquelles on assimile trop souvent cet acte de connaissance qui est par nature en totale intériorité. J'y joins la fiche que je donne à mes stagiaires après leur avoir fait découvrir dans leur propre expérience la réalité de ce mouvement de pensée qui s'ouvre à l'avenir.
Extrait de la
conférence donnée par ADLG à Lyon en 2008 : « Pour une pédagogie de
l’intériorité ».
« Si je prends la mémorisation,
vous allez me dire : « eh bien ! la mémoire à partir du
moment où on a fait exister dans sa tête, si on a exprimé les choses, on a dû
mémoriser. » Que nenni ! Que nenni ! Je connais des sujets, et
qui font exister dans leur tête les choses, et qui vont regarder cette
bouteille dix fois, puis la faire émerger dans leur conscience dix fois, sans
rien mémoriser. Alors même qu’ils l’auront fait dix fois. Mais pourquoi
cela ? Normalement le pli devrait se prendre puisqu’il le répète !
Mais la répétition est un acte simplement mécanique, ce n’est pas un geste de
sens d’avenir. Faute de pénétrer l’intériorité du sujet, on en reste uniquement
à des constats du genre « c’est mécanique. » Mais ce
n’est pas un geste mécanique, un geste d’intériorité est nécessaire. Quel est
le geste d’intériorité qui permet la mémorisation ? « Quand tu
regardes cette bouteille, ou avec des mots, ou avec des images, ou en la
dessinant, pense que quand tu ne la verras plus elle peut te revenir dans
l’avenir, que tu vas pouvoir la faire exister dans ton avenir ». Ceci
est un geste d’intériorité : faire exister dans l’avenir c’est le geste
qui permet la mémorisation. Sans intériorité vous n’avez pas de pédagogie
de la connaissance. Voyez-vous les gestes les plus simples, celui de
l’attention et de la mémoire, sont des gestes d’intériorité. Mets dans l’avenir
ce que tu acquières, c’est un avenir d’intériorité que tu vas pouvoir mettre
dans l’extériorité de la vie ; c’est intérieurement que tu fais ce geste,
c’est dans ton intériorité que tu le vis et c’est dans cette intériorité que tu
vas pouvoir l’exprimer. C’est une nouvelle forme d’expression de l’acte de
connaissance. »
Pour une
pédagogie de l’intériorité. Conférence,
Lyon, mai 2008
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire